20-04-2017

Madeleine : portrait d’une jeune comédienne hyperactive, drôle et passionnante

by stephanie




27 ans, comédienne, parcours atypique. Etudes diverses et variées, une vie à Paris, une autre à Cannes. Un pied sur les plateaux de cinéma, l’autre dans l’écriture. Madeleine est de ces petits bouts de femme qu’on aimerait toutes avoir comme copine.








Madeleine, qui es-tu, d’où viens-tu, que fais-tu?

Je m’appelle Madeleine, j’ai 27 ans, je viens de Marchin dans le Condroz et je suis comédienne.  

Afrique, Etats-Unis, Paris, tu as beaucoup voyagé, raconte-nous ton parcours. 

Après mes études secondaires, j’ai fait 2 mois de droit. Je n’aimais pas du tout, mais j’avais envie d’être comme Ally Mc Beal. Ensuite je suis partie en Afrique du Sud pendant 4-5 mois (j’y étais allée à l’âge de 12 ans pendant 3 mois pour apprendre l’anglais). J’ai voyagé, j’ai fait des safaris. Je suis rentrée en Belgique et je me suis dit que je voulais être comme Indiana Jones. J’ai donc entrepris des études d’archéologie (rires). Ça a duré 2 mois.

Comme j’adorais cuisiner, j’ai entrepris une formation pour être chef et là j’ai tenu bon! Pendant 3 ans !! J’ai travaillé dans des restaurants comme chef, j’ai même fait des concours. J’ai eu envie de retourner en Afrique pour lancer mon propre business dans le chocolat responsable et éthique, mais je me sentais un peu « ailleurs ». J’ai plutôt du coup décidé de partir aux Etats-Unis pour travailler sur des chantiers. Je travaillais dans le désert, je réparais des clôtures dans le désert du Nevada. C’était pour une association : l’American Conservation Experience qui a pour but de réunir des jeunes du monde entier pour bosser sur des chantiers visant à préserver la nature. J’ai travaillée aussi au Nouveau Mexique où j’ai fait des ponts. J’y suis restée 3 mois, puis j’ai voyagé pendant 2 mois aux Etats-Unis. Ce voyage m’a fait découvrir San Francisco entre autres qui est une ville exceptionnelle.

Ensuite je suis rentrée en Belgique. Je n’avais plus un rond.

Comment es-tu arrivée sur les plateaux de cinéma?

Quand je suis rentrée de cet énième périple, j’avais 22 ans, et j’avais besoin de reprendre des études. Comme un besoin de légitimité ou un sentiment de quelque chose qui me manquait. J’ai alors repris des études en relations publiques. Après la première année, on devait faire un stage d’observation. J’ai eu la chance de le faire dans une maison de production cinématographique à Liège.

Je devais y faire un stage et in fine, j’y suis restée 3 ans (tout en poursuivant mes études). J’y ai fait mon stage, j’y allais après les cours, j’y bossais comme étudiante et j’y ai fait mon mémoire. L’été de ma 2e année, la productrice de la boîte m’a proposé d’être 3e assistante mise en scène sur un des films qu’ils produisaient. En résumé, je devais faire le lien entre le plateau et les loges. Je donnais des coups de main partout, j’étais une sorte de couteau suisse.

Sur le plateau du film, j’ai fait une belle rencontre avec une des comédiennes. Un an plus tard, je l’ai revue à la sortie du film, je bossais alors pour l’attaché de presse de la promotion du film et elle m’a proposé de devenir son assistante personnelle. J’ai évidemment accepté. A ses côtés, j’étais assistante styliste, je donnais des coups de main à Cannes, je faisais aussi de la logistique. On est ensuite partis sur des tournages, je m’occupais un peu de tout. Ça a duré à peu près 1 an et c’était une période extraordinaire.

Aujourd’hui tu es comédienne, comment en es-tu arrivée là ?

J’ai toujours trouvé des gens bienveillants autour de moi. Il y a eu pendant toute cette période quelque chose d’assez familial, c’était génial. Puis, comme à chaque fois, j’ai eu besoin de rentrer en Belgique.

Je sentais que ma place était ailleurs que sur un plateau. Je crois qu’au fond j'ai toujours voulu être comédienne. J’étais sur la bonne autoroute mais pas sur la bonne voie. Depuis toute petite je me mets en scène. Je fais des blagues, je suis excentrique. Mais pour moi ce n’était pas vraiment un métier, c’était juste moi.

Un agent qui était souvent à mes côtés sur les plateaux de cinéma m’a poussée à l’écriture. A chaque fois qu’il me croisait comme assistante sur le plateau il me poussait à écrire et me disait qu’il ne voulait plus me voir sur un plateau :). Et puis il y a aussi cette comédienne que j’assistais qui m’a vraiment poussée avec tout son amour et m’a donné de la confiance. Elle m’a fait réaliser que l’impossible était possible.

Donc aujourd’hui je suis à 100% sur mes projets personnels. Je suis entrée dans une agence artistique qui m’aide à lancer ma carrière en me faisant passer des castings. C’est hyper épanouissant et je peux enfin arrêter de tourner autour du pot. Je peux enfin me dire « je suis comédienne ».

J’ai décroché mon premier petit rôle cet été dans un film. Je suis super heureuse et fière de voir que j’ai pu y arriver.

Quels sont tes projets?

En parallèle, j’écris mon premier spectacle. C’est un "seul en scène".

Au départ j’étais partie sur l’idée de juste faire des vannes. Par la suite, j’ai voulu partir sur quelque chose de plus profond, sur qui je suis et sur ma vie. Je parle de choses pas forcément très drôles : la maladie, la mort, mon regard sur tout ça. Je travaille aussi la mise en scène. Il y aura une première à Paris mais les dates ne sont pas encore fixées.

Comment t’entoures-tu ?

J’ai une coach qui m’aide pour passer les castings, qui m’aide à me préparer et me donne confiance en moi. Elle me fait travailler la respiration et plein d’autres choses pour mes rôles de comédiennes. Une fois de plus, c’est une personne bienveillante. Elle est aujourd’hui ma metteuse en scène, on imagine des choses ensemble.

A quoi ressemble ta vie aujourd’hui ?

Une semaine sur deux je vais à Paris pour suivre les coaching. J’en profite du coup pour aller à des castings. Quand je suis sur Liège, j’écris mon spectacle. Je lis beaucoup. Je revois des gens que j’ai plus vus depuis longtemps. J’étais à Paris pendant 1 an donc je rattrape un peu le temps perdu. Je fais des petits boulots à gauche et à droite. Je lis des scénarios. J’adore aller au cinéma. Je cuisine beaucoup.

Je suis hyperactive et j’adore le slow living, je cours à mille à l’heure je m’ennuie très très vite. J’aime les gens, j’ai besoin des gens, j’aime être avec les gens même si je parle beaucoup. Je me consacre aux castings, et enfin à ma vie de comédienne, enfin à ma vie tout court. Je suis enfin honnête avec moi-même.

Ton style ?

Je mets souvent des marinières, j’adore. J’aime mettre des vêtements décalés, dans le look Carlos, j’aime mélanger les patterns. J’aime les textures douces, légères, fluides et soyeuses. J’aime quand le vêtement s’adapte à moi et pas le contraire. J’aime être stylée sans en faire trop. J’ai mon style mais j’ai du mal à le définir avec un vrai mot. Mon rapport à la mode était très premier degré mais grâce à ma vie à Paris je me suis retrouvée assistante d’un des plus grands stylistes de Paris. J’ai appris énormément sur le tas. J’aime le style décalé, c’est un peu instinctif, je réfléchis pas vraiment.

Un truc drôle à nous avouer ?

Je lis mes scénarios aux toilettes, je ne sais pas pourquoi mais ça m’aide à me concentrer.

Ton idole ?

Lena Dunham. C'est vraiment une source d’inspiration. Elle est vraiment pour moi un modèle.

Un mot pour conclure ?

J’ai toujours ri de chaque malheur. C’est un message d’espoir sans être non plus un étendard.







































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