10-01-2017

Le tannage végétal : focus sur une technique ancienne, durable et éthique



"Cuir végétal », vous dites ? Non, ce type de cuir n’est pas fabriqué à partir d’arbres, de feuilles ou autres végétaux, contrairement à l’éco-cuir, tel que le cuir d’ananas qui est en train de faire révolution ! Le cuir végétal est en réalité du cuir issu des peaux de bêtes mais a été tanné avec des tanins végétaux. Depuis plusieurs années, Made & More propose sur son e-shop la marque MOIMOI, petite entreprise finlandaise qui confectionne des sacs et accessoires en cuir végétal en faisant appel à des producteurs locaux et en utilisant des matériaux durables. Nous avons voulu comprendre en quoi consistait cette technique durable et éthique, bien plus naturelle que le tannage au chrome.

Le tannage

Le tannage est le procédé qui transforme les peaux animales en cuirs souples et durables.

Il leur permet de résister à l’eau et de ne pas pourrir. La technique la plus répandue mondialement est celle du tannage au chrome, moins coûteuse et plus rapide que le tannage végétal, mais de plus en plus dénoncée. 85% des peaux tannées dans le monde sont travaillées avec des sels d’aluminium ou de chrome.

Ces produits chimiques sont très polluants et peuvent provoquer des allergies. Ce que gagne l'industrie en productivité et en rendement avec le tannage au chrome coûte en terme de qualité du produit et de qualité d’environnement.

Rares sont les fabriques qui utilisent encore l’ancienne technique, le tannage végétal, pour travailler les peaux. MOIMOI a décelé les bienfaits de ce procédé et l’a adopté pour la confection de ses sacs et accessoires en cuir.  

Concrètement, le cuir végétal, qu’est-ce que c'est ?

C’est une peau animale qui est tannée au moyen d’une substance naturelle, le tanin, que l’on trouve dans l’écorce, les feuilles, les pépins, les racines ou encore dans la sève des végétaux. La partie de l’arbre choisie pour le tannage sera celle où les tanins sont le plus concentrés.

Selon le résultat de couleur ou de souplesse que l’on souhaite obtenir, on privilégiera certaines espèces végétales comme par exemple le chêne, le châtaignier, le mimosa ou l’acacia. Nos ancêtres de la préhistoire procédaient déjà de cette façon, ce qui fait du tannage végétal l’une des plus anciennes techniques. 





Comment est réalisé le tannage végétal ?

Avant le tannage, deux autres étapes sont importantes : le travail de la peau et le travail de rivière. En quelques lignes, le travail de la peau comprend la séparation de la peau de la carcasse et le classement de celle-ci en fonction de ses qualités et de ses défauts. On l’appelle ici « peau fraîche ». Elle est ensuite salée ou séchée pour être conservée. À ce stade, on la nomme « peau brute ». Ensuite vient le travail de rivière qui consiste à tremper la peau pour l’humidifier afin de permettre son pelanage (la suppression des poils) mais aussi son écharnage.
La peau est finalement lavée et rincée abondamment à l’eau pour ensuite être essorée. La peau est prête pour le tannage lorsqu’elle est rendue neutre par le déchaulage, c’est-à-dire lorsqu’elle est débarrassée des substances alcalines et de la chaux, appliqués durant le pelanage. Une fois ces deux étapes réalisées, place au tannage. Si elle est fondamentale dans la création du cuir, cette phase est pourtant la plus polluante. Les impacts sur l'environnement sont d’autant plus graves lors de l’utilisation de substances toxiques comme le chrome car il peut se retrouver dans les eaux de surface. Ce problème ne se pose pas avec l’utilisation du tanin végétal. 

Le processus de tannage végétal consiste à plonger la peau dans de grandes cuves ou à la laisser reposer dans une solution saturée en tanins végétaux. À l’époque, les temps de macération étaient considérables. Par conséquent, tanner végétalement une peau prenait parfois jusqu’à deux ans alors qu’aujourd’hui, quelques jours suffisent. En effet, l’utilisation de poudres concentrées en fragments de quebracho ou de mimosa, plutôt que les classiques écorces de chêne, accélère l’agissement du tanin.
De plus, les traditionnelles cuves sont désormais remplacées par des fouloirs circulaires. Ces nouveaux éléments ont permis de réduire fortement la durée du tannage. Bien que le cuir puisse déjà être commercialisé à ce stade, une autre étape s’ajoute généralement au tannage végétale : le corroyage et le finissage. Cette phase comprend la mise à bonne épaisseur du cuir, l’obtention de la teinte exacte et de la souplesse souhaitée. Le cuir est ensuite étiré et on le met sécher. Enfin, le cuir est poncé, satiné et éventuellement imprimé. Le cuir se transforme alors en cuir fini. 


Pourquoi faut-il l’adopter ?

Les avantages du tannage végétal sont nombreux. Tout d’abord, il s’agit d’un procédé plus sain pour le travailleur car aucun produit chimique n’est utilisé. Sa santé n’est donc pas en péril. Cette méthode est moins nocive pour notre Terre et plus respectueuse de l’environnement car le tanin est issu de la nature elle-même. Ce dernier est bénéfique pour la santé des utilisateurs grâce à ses qualités d’innocuité et anallergiques (à l’inverse du chrome).

De plus, le cuir à tannage végétal offre une matière plus raide, plus ferme et plus solide. Il a une bonne tenue et il a une meilleure absorption de l’humidité. Il a également des teintes naturelles qui permettent d’obtenir des teintes plus profondes et plus nuancées. Il a l’avantage de bien vieillir et de s’embellir au fil des années par une jolie patine.
En bref, le cuir à tannage végétal est à adopter sans hésiter pour la santé du fabricant, de l’utilisateur ou de l'environnement, ainsi que pour ses qualités en tant que matière durable. 






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